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Mots d'humeur, celle du jour...

En attendant le film, dans la rangée devant la mienne.

Un papa et sa fille - ils ont les mêmes oreilles, vues de dos - sont en train de partager un carton de popcorns. Lui en mange plus qu'elle d'ailleurs parce qu'il a de grandes mains qui en saisissent plus à la fois. Elle, elle aime son coca qui a l'air de n'être que pour elle seule et ne le partage pas. Ils attendent ensemble et côte à côte le début de la séance. Ils ont l'air heureux, paraissent complices, sourient et se disent des secrets. Lui, je ne sais pas, mais elle s'est faite jolie, avec un chignon savamment travaillé et des ongles fleuris de stickers colorés. Cela ressemble à une soirée de petite fête, une soirée cinéma bonne humeur, délicieuse et plaisante, un père qui donne du joli temps à sa fille

 

 

Sucré à la crème ...

 

J'ai cédé … Tentation, jour après jour. Et j'ai cédé. A l'odeur de gras chaud sucré ? A l'idée de retrouver un goût d'enfance ? Au deux, sans doute. Et plus encore.

La boutique, nouvelle sur la grande avenue, est tenue par de jeunes gens souriants, dont un sympa jeune homme de couleur, grand maître des friteuses.

Il faut accepter le sucre sur les doigts, parce que cela ne se mange pas avec un couteau et une fourchette, serait-elle à dessert. Vendu chaud, entouré d'un papier pour pouvoir le tenir, tout en marchant. Plus une serviette en papier, qui n'est pas un luxe. Juste une nécessité.

Plusieurs possibilités offertes pour agrémenter ces délices. J'ai choisi la crème pâtissière. Quand j'étais gamine, il y avait des boules de Moscou, beignets ronds fourrés à la crème jaune. Et depuis des lustres, on ne trouve plus ce genre de gâteries. Les centres commerciaux se sont mis à proposer des fourrages au chocolat façon Nutella, probablement meilleur marché. Que je n'aime pas, du tout. Quand cette boutique est apparue, je me suis tout de suite rendue compte que je pouvais retrouver, peut-être, ce parfum perdu …

Cette très fin d'après-midi, la faim, la fatigue, l'envie tout bêtement m'ont fait franchir le pas de la porte. En plus, il y avait peu de monde, aucune queue à faire. Et j'ai cédé !

Les doigts collants, à petites bouchées, je me suis délectée d'un gros –parce qu'ils sont énormes – beignet fourré copieusement de cette préparation jaune et onctueuse …

J'ai bien aimé avoir cédé ;D !

Et je recèderai, à n'en pas douter. Mais pour rester toujours un plaisir, abdiquer doit rester singulier, n'est-ce pas !

Vannée je suis !!

 

Le bushido, la voie du samouraï. Pour une petite quidam non guerrière comme moi, cela se résume grossièrement - avec une simplification forcément réductrice pardon pardon pardon – à faire du mieux possible toute tâche, en la répétant avec toujours la même application, quel que soit son sans grand intérêt et son peu de brio. Servir et servir bien, avec le meilleur geste possible. Ou du moins, essayer :) !!

 

Bon, je fais ce que je peux et je donne sans compter. Mais bon sang, pourquoi faut-il que ce soit aussi éreintant :) !! Je suis naze dès le deuxième jour de reprise !!!

 

Je suis arrivée tout à l'heure, presque en rampant, dans mon chez-moi tranquille, occupé par les deux lapins et ma petite Myu et je n'ai eu la force que de grignoter devant "Un voyage inattendu" et notre hobbit préféré. Là où j'ai failli, c'est quand j'ai fini le bout de pain-fromage vautrée dans le canapé … où je me suis lamentablement endormie :) !!

Bref, j'ai plein de trucs à faire et ce n'est pas comme ça que je vais y arriver ;P !

 

Pour paraphraser un vieux copain - Roger Murtaugh (Danny Glover) dans "L'arme fatale" – je suis trop vielle pour toutes ces c..ries !

:)

 

Lundi, premier jour d'août.

 

Bonne humeur bien que longue fut la journée.

Pause méridienne passée avec PremierFils, en visite dans les parages pour quelques jours. Ça fait du bien de le voir et de bavarder en direct avec lui. Nous bavardons souvent mais par sms, d'habitude. Bon fut le moment !

Et ce soir, je suis allée voir "La couleur de la victoire" ou "Race". Un jeune noir américain aux jeux olympiques de 1936 à Berlin. La ségrégation, le racisme, le fascisme. En sommes-nous si loin, en 2016 ? Le passé est-il vraiment une leçon, genre plus-jamais-ça ? Qu'Hitler ait refusé de serrer la main "à cette chose", c'est-à-dire à un "nègre", ouais, bon. On connait le bonhomme. Mais que Roosevelt n'est jamais reconnu que ce jeune médaillé quatre fois d'or était un splendide athlète parce qu'il était noir !!! De quelque couleur qu'il s'agisse, j'aimerais tellement que ce soit plus-jamais-ça …

Dimanche, il y a eu des messes catho-musulmans. Si la nécessité de rassemblements forts se fait si indispensable, c'est que le chemin reste encore long à parcourir.

Mais je suis certaine qu'on va y arriver !! Je veux en être certaine.

Dernier jour de vacances, juillet 2016 ...

 

Ce qui signifie en clair que le repassage pour la semaine est fait, entre autres trucs beurks mais indispensables à faire et/ou faits.

Il fait normalement chaud et le ventilo ronronne sur le coin de la table. En ce moment, c'est Tolkien qui tourne en boucle mais pour me changer un peu , je suis en train de mater "Au bonheur des Ogres". D'abord, j'aime beaucoup Daniel Pennac. On a lu "L'oeil du loup", bien sur, avec les enfants. Et "Kamo", et la "Fée Carabine" ... Et j'adore le ton, la girafe (comprendra qui connait), les acteurs, l'histoire qui hésite entre le banal quotidien, le suspens qui-c'est-qui-tue et l'hypersensible naïf surréaliste. Bon moment ! 

Et sur cette bande-son avec des images, je dessine des fleurettes. Et c'est la nuit qui me décrottera, avec l'impérative exigence du "22h dodo parce que demain lever tôt".

Chamboulement d'été 2015

Celui des Enfants devenus chacun acteur de sa vie et de son envol, partis tous les trois ce coup-ci et pour de bonnes choses.

Le début du remue-ménage fut la décision de faire passer la grosse majorité de tout ce qui constituait notre habitat chez SecondFils.

Un rappel des faits :

  • pour moi : chômage => pas de revenus suffisants => loyer bien au dessus de mes possibilités pour un appart devenu trop grand.
  • pour SecondFils, entrée à la fois dans sa vie professionnelle et dans un appartement de fonction tout viiiide.

Donc, par un effet de vases communiquants, ce qui était ici est passé là bas  !!

Dans le même temps, Fifille était sur le départ aussi. École d'ingé, chambre universitaire, le tout ailleurs ... Elle a passé son été à organiser-trier dans ses affaires et ses biens, ce qui partait avec elle et ce qui irait chez son frère soit en aide pour lui, soit pour l'attendre.

Avec l'objectif sous-tension de ne conserver pour moi que mon indispensable écrémé pour rentrer dans mon prochain très petit futur studio. Ce qui a été notre chouette appart est bien trop grand pour moi et surtout bien trop cher.

 

Voilà ce que fut notre été ! Cartons, sélections, tris par le vide dans des sacs poubelles vécus comme des victoires  -chouette du vide  :D !!- de tergiversations -je prends pas mais si je prends pas et que ... Bon, donc je prends... Ouais mais j'ai pas la place... :) 

 

En septembre, tout était dit et fait !

Chacun chez soi et les déménagements faits  :) !

 

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Par leur départ, je suis passée fait à l'état de célibataire libre de maîtriser mes espace et temps.

J'ai commencé par réorganiser mon espace ici puisque c'est la seule chose sur laquelle j'avais un pouvoir d'action. Limité par les moyens, comme d'hab, mais la débrouille aide bien quand même  !

Néanmoins, ceci est une autre histoire, comme l'a dit l'autre  (Rudyard Kipling) …

 

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Par contre, aucun pouvoir sur la recherche d'un nouvel endroit pour y loger ma petite personne et son trousseau !

Pas de feuilles de salaires, pas de location !!

 

Voici comment ça marche. Que ce soit par une annonce de particulier, sur un balcon ou une fenêtre ou sur des sites spécialisés, ou que ce soit une annonce d'agence, même topo, les apparts sont tous sous la gouverne d'assurances, maîtres décisionnaires sur dossier : les trois dernières feuilles de paye exigées d'un montant de trois fois le montant du loyer, les allocations Pôle emploi n'ont aucun droit de citer, un CDI c'est mieux avec un seul employeur bien sur, donc un temps plein naturellement. Il y a même des endroits qui vous posent d'abord ces questions, avant même l'éventuelle visite, ce qui n'est pas légal.

Donc, pour parer à tout et visiter quand-même -ne serait-ce que pour me faire une idée sur ce qu'est une pièce de 10m²- je me suis composé un job qui rassure ! Dans un premier temps, les pièces justificatives ne sont pas demandées, tout de même.

Le job qui rassure ? Facile ! Secrétariat = boulot de fille, au Rectorat = assimilé fonctionnaire, avec 1500€ par mois environ = ce qui fait un bon poste.

Évidemment, je n'ai fait que visiter, mdr jaune.

 

Un joli échange avec une très jeune femme dans une agence cotée :

-"Vous comprenez, les propriétaires n'aiment pas trop les allocations de chômage. Elles peuvent s'arrêter du jour au lendemain."

Et là, elle a commencé à s'embourber :

-"Par exemple, si vous oubliez de leur envoyer les bonnes pièces ou s'il y a quelque chose qui ne va pas dans votre dossier … ou si vous oubliez de pointer, aussi."

Et de poursuivre :

-"Les propriétaires préfèrent un CDI, voyez-vous, avec un salaire régulier."

Je n'ai pas relevé, cette fois-là, qu'un CDI aussi peut s'arrêter du jour au lendemain et qu'une foule de loyers impayés font suite à ce genre de chose courante en ce moment. Mais elle était gentille, pas arrogante pour une fois, et elle aussi elle tient à son poste, elle dit ce qu'on lui dit de dire, bien sur …

 

Et du côté des logements sociaux, me direz-vous ?

Dans ma commune, pour un T1, en 2014 :

1246 logements

Avec 2056 demandes en attente

Pour 94 logements attribués dans l'année.

Bon, je fais partie des demandeurs et no comments ….

 

Chamboulement de fin d'année,

 

Il est de taille, je vous assure : J'AI UN JOB !!

Je ne vous la fais pas par écrit, mais sachez que je me bouge sur la danse de la victoire !!

Ça c'est du chamboulement majeur !!!!

 

Déjà le mois de mai (2015) !

J'ai du mal en ce moment à écrire positif. Surtout avec cette optique d'être lue. Mon état d'esprit dépressif me pousse à ternir et discréditer tout ce qui compose mon existence ! Dans ces moments, même dormir devient un acte de conscience affligée. Je ne veux pas me coucher parce qu'il faudra que je me réveille, ensuite et je ne veux pas avoir à me réveiller parce que cela sera le signe d'une nouvelle journée qui commence, apportant son lot de problèmes, de frustrations et d'étiolement de mon énergie. Comment me laisser lire dans ces conditions ?

 

C'est ce qu'est le chômage, pour moi. Quelque chose entre "couper les ailes" et "pomper tout le carburant" !

A la place d'un travail honnête et d'un salaire assorti, j'ai une quasi mendicité auprès de mes proches pour m'aider à payer mon loyer, maintenant que les choses durent tant que les économies ont fondues et les subsides … eh bien, ces fameux subsides sont devenus si étroits et parcimonieux qu'ils ne justifient même plus la qualification de "pauvre". Je ne suis plus pauvre, je suis en dessous… Et je le vis de plus en plus de travers !!

 

A la place d'un travail honnête et d'un salaire assorti, je trouve de plus en plus de plaisir à gribouiller grâce à mes clavier, souris ou stylet. L'ordi devient mon ami, comparse d'élucubrations graphées ou graphiques. Et confident, à l'occasion, bien qu'il garde peu les secrets lorsqu'internet s'en mêle ;) !

Je photofiltre mes images, je corrige celles des autres sur ce forum dédié, je dialogue avec des amis en parlant de tout et de rien sur cet autre… Le virtuel a pris une place très entière, ni fictive, ni irréelle, dans mon quotidien.

Je n'ai pas pour autant lâché stylos et crayons ! J'ai toujours aimé les papiers, les carnets et les notes.

En ce moment, l'aquarelle soutient mon effort de composer, enfin, des cartes de vœux. Enfin et non encore terminées, d'ailleurs ;) ! D'aucuns me suggèrent même d'y inscrire la date de l'année prochaine : en retard pour cette année, certes mais en avance pour 2016 :D !!

 

En l'absence d'un travail honnête et d'un salaire assorti, le temps n'est plus comptabilisé et ni mesuré de façon normale. Il file à toute allure au gré de ma liste de choses à faire, surchargée par manque de réalisme. Mon gros défaut. Je fais sans apprécier réellement la durée des tâches listées !

La liste est longue et je suis toujours à la bourre !! Pourtant, quand j'élabore mon projet, tout est clair et je sais exactement quoi et comment. Mais, je ne mesure que mal le temps de la production ! Et je suis toujours à la bourre !

Donc, mes cartes de vœux ont attendu il y une petite semaine pour être commencées et toujours pas finies aujourd'hui. J'avais mis une date butoir pour au moins deux ou trois d'entre-elles. Avant-hier. Pour qu'elles parviennent hier ou demain chez leurs destinataires. Trop optimiste, je suis ! Donc, remettons à dimanche prochain cette fin. Ok ? ok !

Mais comment fais-je pour me mettre aussi en retard ?? Pourtant, j'ai quand-même l'impression de marner à fond (enfin, quand je ne suis pas en train de bavarder sur ce clavier, bien sur ;D) ! Si j'avais des prétentions à vendre ce travail, à combien devrais-je facturer mes cartes pour m'y retrouver ? Un tarif d'œuvres d'art, sans doute :D !!

 

Frustration, grande.

Raconter mon humeur, je n'imaginais pas que ce serait aussi difficile. Écrire un peu tous les jours, je le fais tout le temps mais écrire positif et gai ..et qui m'intéresse en plus, bin c'est pas de la tarte !

Je vis une vie de frustrations. Et les frustrations, ne sont pas marrantes. Qui a envie de parler de tout ça ??

Nous sommes beaucoup à les vivre, beaucoup trop. Perso, je n'ai aucune envie de les lire ou de les voir chez quelqu'un d'autre. Parce que l'expérience d'autrui en matière de misères quotidiennes ne me sert pas. Cela ne m'aide pas, par exemple pour rester positive. Alors, comment pourrais-je les écrire, ces misères ??

Et chaque jour a son lot ! Petites misères qui les unes après les autres s'ajoutent en grandes frustrations !!

Frustration, d'après http://fr.wikipedia.org/wiki/Frustration = réponse émotionnelle liée à la colère et à la déception. Et plus la situation est bouchée, plus la réponse est forte, surtout si les objectifs personnels de l'individu qui subit sont en complète dissonance avec la situation et provoquent la résistance. De la résistance naît le conflit. Génial, non ?

Des synonymes, par exemple dans  http://www.synonymo.fr/synonyme/frustration ? Consternation, dépossession, dépouillement, ennui, insatisfaction, lassitude, privation, spoliation, absence de gratifications… Voilà qui donne une idée de la situation, hein !!

C'est ma version du chômage. Et cela ne m'aide pas, mais alors pas du tout.

Il y a les démarches à faire. Administratives, simples, bêtes. Et elles demandent une énergie que j'ai du mal à extraire de "la réponse émotionnelle" ! Idiot, hein. ! Idiot et fatiguant. La petite jeune femme derrière son guichet de Pôle emploi a une demande, encore un truc à fournir. Encore une démarche à faire. Je ferai cela dans la journée, je suppose.

Quand je disais que tout cela était sans intérêt :P !!

 

En fait, le quotidien n'appartient pas complètement au chômeur. Je dirai plutôt que c'est l'absence de liberté d'action qui gouverne la journée. Pas de choix possibles. C'est une vraie dépossession. Celle du boulot, celle de la reconnaissance, celle des moyens … Un emploi c'est une suite d'implications, d'alternatives, de prise de risques souvent, de décisions. Une suite d'actes qui font qu'on existe, n'est-ce pas ? Ne pas avoir de boulot est un de ces bons chemins vers le rien. 

Et puis, il y a la culpabilité. Ce qui est à la fois idiot et à la fois, pas si bête. Idiot parce qu'on ne porte pas forcément l'entière responsabilité de ce qui arrive. Allez quoi, il paraît que c'est la crise !! Pas si bête parce qu'on en est responsable, quelque part, par ses choix.

Les miens ? Classiques ! Femme et mère, j'ai choisi de m'arrêter de travailler pour m'occuper des enfants. Trop longtemps, beaucoup trop longtemps, cela aussi était un choix, pas un bon choix. Je me suis relancée dans des études. Pas les bonnes. Elles ne m'ont pas aidée. Donc, choix + crise = ppfffffff !!!

Humeur morose, ce jour :{ !

 

 

Une plume au clavier

En réponse à une émission écoutée ce matin sur FranceInter, Jeux de mains, jeux de vilains, est-ce la fin de l'écriture manuscrite ?

Ou comment ne pas laisser les pessimistes et les grincheux douter de notre capacité de penser nos sensations avec autre chose qu'un stylo plume…

Et j'adore les stylos armés d'une plume ! Lorsqu'ils étaient au CP, chacun de mes enfants a connu ce moment magique où nous sommes allés choisir Le stylo dans un magasin spécialisé qui annonce sa vocation sur sa devanture : La Maison du Stylo. Comme on essaye cinq paires de chaussures avant d'être sûr(e) de son choix, on ne donne pas sa main et son écriture à n'importe quel outil. Chacun a eu le sien et pas un autre. Et même pas plus cher que ceux des supermarchés sous blister !!

Donc, je ne suis pas contre la plume.

Ni contre le crayon, d'ailleurs. J'ai découvert dernièrement qu'on écrit super bien avec un crayon, 1 ou 2B = un peu gras. Les noirs sont très beaux et les gris puissants, vibrants. En plus, les graffitis dont s'ornent les pages sont encore plus variés et modulés Clin d'œil. Et le geste d'écrire s'accompagne, lorsqu'il s'agit d'un crayon en bois, de l'acte de tailler, comme celui des écrivains d'antan taillant leurs plumes d'oie, temps de réflexion méditative, les yeux un peu dans le vague à l'écoute d'une respiration interne…

 

J'ai aussi un clavier. Noir, avec des touches usées qui commencent un peu à manquer de fluidité. Je trouve aussi, comme Stendhal le pensait de la plume d'oie dont il usait en grapheur expérimenté, qu'il n'écrit pas assez vite Sourire!!

 

En réponse aux grincheux pessimistes de ce matin sur France Inter, non, le clavier n'ôte ni envie d'écrire, ni envie de communiquer, ni envie de laisser une trace. De la même manière dont la glaise a laissé la place au parchemin puis au papier, le pianotage a droit de citer, maintenant.

Et même mieux, tout le monde a droit de citer, maintenant !!

La glaise, ce fut un outil de comptable. Les hiéroglyphes, outil des Dieux-Pharaons. Le parchemin, super cher et rare, réservé à l'élite scriptrice quand tous les autres ne savaient pas lire. Le papier, il a été cher aussi et réservé aux intellects dignes de coucher dessus leurs sensitives pensées et, encore une fois, les autres ne savaient pas lire.

Le clavier, lui, est abordable, facile d'accès et d'utilisation. Il nécessite quand même un apprentissage et tout à fait similaire à celui d'un stylo plume ! Il faut connaître les lettres, savoir les assembler, et l'entraînement permet de créer les mots. Il faut du temps et de l'exercice pour acquérir régularité et célérité. Et de plus en plus de gens savent lire. Pas encore tout le monde, il est vrai mais le clavier est populaire, dans le sens où il appartient au peuple. A nous, quoi !

 

Ce que je remets vraiment en question c'est la plainte que lançaient ces personnes, ce matin. De l'acte purement graphologique dépendait entièrement l'écriture, pour eux. Mais où est l'être là-dedans ?? Sans la volonté de dire, point d'écriture, stylo plume ou pas, clavier ou pas, erreurs orthographiques ou pas.

Tous les serveurs du monde débordent de nos proses, les ondes magnétiques sont pleines de nos mots. Nous avons envie d'être lus et nous le faisons savoir, grâce à cet outil non-élitiste  qu'est le clavier.

Non, le correcteur orthographique ne détruit pas notre orthographe. Elle est acquise, ou pas, bien avant d'avoir la faculté ou l'envie de s'en servir. L'école est généralement le lieu de cet apprentissage de l'encodage et de la langue. Pour cette tâche, l'institution est plus ou moins performante ! Dans le meilleur des cas, on en sort avec la conscience d'une bonne orthographe. Sinon, on en sort sans cette conscience, c'est tout. Non, ce ne sont pas les sms ou le langage djeune qui bousillent cette conscience, si on l'a acquise. Par contre, si on ne l'a pas … même les correcteurs ni peuvent rien. Et le scripteur sans orthographe le reste, scripteur et sans orthographe. Même s'il aime écrire. Et il écrit parce que ses sens l'y poussent et qu'il envie d'être lu, avec ou sans erreurs d'accord ou de syntaxe. D'ailleurs, nos grands talents littéraires n'écrivaient pas sans erreurs, voire écrivaient sans orthographe ! Qui s'en soucie quand la seule chose qui compte est celle évoquée et sensible, flèche chargée des bouillonnements de l'être écrivant fichée dans l'être lecteur pour le contaminer de son exaltation ? Qui a fait leur orthographe, aux Zola et Hugo ?? Les typographes, les linotypistes et les correcteurs de typographie ! Soit des gens, autres qu'écrivains, mais compétents dans leur surveillance du bon usage de la règle. Comme le correcteur orthographique actuel, sauf qu'il est logiciel.

 

Oui à la plume, au crayon et aux logiciels ! Les uns ne détruisent pas les autres. La calligraphie est devenue un art, alors qu'elle était nécessité auparavant et n'a pas disparue sous prétexte de stylo bille. Le post supplante la lettre de papier ? Il ne faut pas que cela vous fasse peur. La communication continue d'exister et plus fort encore, la volonté de communiquer. C'est la seule chose qui compte.

 

Je porte ma plume gaillardement sur mon clavier et mes doigts se fatiguent sur les touches avec la même force qu'autour de mon crayon. J'ai des carnets papier, jolis choisis ou simplement fonctionnels, où je griffonne notes et crobars. J'ai des carnets word que je noircis dans une typo (en ce moment, elle s'appelle Comic Sourire). Complémentaires.

Et je lance mes mots dans le cloud magnétique pour qu'ils vous atteignent.

N'est-ce pas l'essentiel ?

Commentaires

  • Lydie

    1 Lydie Le 19/01/2016

    Bravo pour ton site qui est très agréable ainsi que cette belle promotion d'emploi que tu viens d'obtenir et que tu mérite, j'adore te lire bien que moi je ne sois pas bavarde, je te souhaite une bonne continuation.
    Bisous de Lydie
    alin-t

    alin-t Le 28/02/2016

    Merci Lydie, ton message me fait très plaisir, c'est gentil ! Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, quand tu évoques le bavardage lol ... Et pour le boulot, ouaip, c'est sûr que ça fait du bien !!! Pas cool de ne pas en avoir et il y a tellement de gens qui souffrent du chômage, là ... Je suis contente et soulagée d'être sortie de cette ornière !! Plein de bisous pour toi.
  • Sophie

    2 Sophie Le 14/02/2015

    Laissons les grincheux où ils sont ! Ecrire avec une plume ou un clavier c'est toujours agréable ! J'adore aussi faire danser les mots et avec n'importe quels moyens..........
    Bisous de Sophie

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